Luc Norin
Villa Juliette
Bernard Gilson Editeur, 2002
C'est la maison, d'abord, qui nous reçut,
Mais nous l'avions si bien aimée
Que notre cœur la dirait un peu née
Des jours qui y furent vécus.
Mais qu'en est-il au juste des lieux, que sont-ils ?
Sont-ils nos songes,
Ou bien est-ce eux qui nous rêvent ?
Sylvie Germain
La Pleurante des rues de Prague
Qui habite les songes ne meurt jamais
(…) Je n'ai plus de bruits
Mais les fers vieillis d’une image
Georges Schéhadé
Si tu rencontres un ramier
Voici finalement que les choses s'effritent (…)
Et s'enfoncent ensemble
Les braves canotiers, le coutil blanc, les maillets
Du jeu de croquet et les couvertures si drôles des revues
Dont chacun s'était régalé. Flocons d'ombre
Douce tombant
A travers l'autre douce ombre irrémédiable.
Eliseo Diego
L’Obscur splendeur », traduit de l’espagnol par Jean-Marc Pelorson
Il n'y a pas de porta à la maison des morts ; le poing qui
frappe s'enfonce dans un vide bleu.
Pourtant, j'aurais voulu leur dire, aux gens de ma famille, j’aurais
Voulu leur dire…
Marie-Paul Thierry
Le Carnet de Christine
Se puisse-t-il
Q’un arbre grandisse indéfiniment ?
Yves Namur
Le livre des apparences
On a conté Yseult la blonde
et Juliette à son balcon.
Les plus belles amours du monde
Apportent pleurs et trahisons.
J'ai vu les étoiles
Mon ami Pierrot,
Trembler sur la toile
Mouvante de l’eau.
Roger Cantraine
Enfantillages
Tu t'es éparpillée comme les miroirs de l'étang
et sur l'eau est demeuré
un oiseau mort.
Samih al-Quassim
Je t'aime au gré de la mort », traduit de l'arabe par Abdellatif Laâbi