Sylvie Germain
Chanson des mal-aimants
Gallimard/nrf, 2002
C'était ma propre destinée
Après elle j'ai claudiqué à perdre haleine toute ma vie.
Tobie des marais
Gallimard/nrf, 1998
À l'âge d'homme, je pris une femme de notre parenté, qui s'appelait Anna ;
elle me donna un fils que je nommai Tobie.
Nuit-d'Ambre
Gallimard/Folio n° 2073
Et Jacob resta seul.
Et quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore.
...
Jacob fit cette demande: « Révèle-moi ton nom, je te prie »,
mais l'autre répondit: « Et pourquoi me demandes-tu mon nom? »
et là même il le bénit.
Jacob donna à cet endroit le nom de Péniel, « car, dit-il,
j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve. »
Le livre des nuits
Gallimard/Folio n°1806
NON est mon nom
NON NON le nom
NON NON le NON
René Daumal
Le contre-ciel
L'Ange de YHVH lui répondit :
- Pourquoi t'informer de mon nom ?
- Il est merveilleux.
Jours de colère
Gallimard/Folio n° 2316
Et les siècles par dix
Et les peuples passés,
C'est un profond jadis,
Jadis jamais assez !
Sous nos mêmes amours
Plus lourdes que le monde
Nous traversons les jours
Comme une pierre l'onde !
Nous marchons dans le temps
Et nos corps éclatants
Ont des pas ineffables
Qui marquent dans les fables...
Paul Valéry
Cantique des colonnes
L'enfant-méduse
Gallimard/Folio n°2510
À force de mourir et de n'en dire rien,
vous avez fait jaillir, un jour, sans y penser,
un grand pommier en fleur
au milieu de l'hiver.
Éclats de sel
Gallimard/Folio n° 3016, 1996
Qui d'entre nous n'a pas succombé, consciemment ou inconsciemment, aux mystifications? Qui d'entre nous ne leur a pas payé un tribut souvent exorbitant? Ne pourrait-on écrire un ouvrage sur la « mystification considérée comme un des beaux-arts »? Qu'est-ce d'ailleurs que l'histoire? Les titres de gloire? Faisons un essai: inversons les manchettes de plusieurs articles dans le journal ou troquons les photos en laissant les légendes telles quelles. Peut-être cela nous égayera-t-il, peut-être pas. l'homme accède à la connaissance par d'étranges chemins.
Immensités
Gallimard/Folio n° 2766
Un coeur que peuvent satisfaire lieu et temps ne connaît rien vraiment de son immensité.
Allons chercher ce qui est nôtre, si loin qu'il faille aller.