Régine Deforges
Alger, ville blanche. 1959-1960
Fayard, Le Livre de poche n°15457
Alger, terrible et douce...
Le couvre-feu. Écoute! Une lumière pousse.
Solitude et peur dans le sang.
Murailles
écrites
De sang
Alger
Chaque soir
Brûle
l'Andalûs
De haine.
Les mains des pauvres
À la Casbah
Sont longues et maigres et tendues comme des racines
De pommes de terre.
La voix des pauvres
Est grêle
Et ils ont des yeux ronds
Et ils ont une sale gueule.
La gueule de Pépé le Moko quand il se la casse
[rue du
Regard un jour de
Pluie
Au Musée Grévin.
Camilo
Fayard, Le Livre de poche n°15189
Parler de Camilo, c'est entreprendre un voyage vers la simplicité et vers le courage d'un homme. Évoquer Camilo, c'est apprendre dans un grand livre une grande leçon pour les enfants, pour les jeunes, pour le peuple. Connaître la vie de Camilo, s'inspirer d'elle et appliquer chaque jour ses enseignements dans les études, le travail productif, les devoirs à l'école, c'est approcher d'un peu plus près les racines de notre Révolution...
[Introduction]
Le tout est de tout dire et je manque de mots
Et je manque de temps et je manque d'audace...
[Chap. 1]
Les vivants ne cessent
De tenter de vivre.
Les morts aussi.
[Chap. 2]
Citoyen d'une terre de douleur et de lutte,
citoyen du volcan,
J'entre dans le feu et je crie!
[Chap. 3]
Ma main fera la chaîne avec des millions d'autres,
Nous sortirons de terre et nous nous en irons
Vers l'azur. Nos fusils châtieront l'ennemi
Pour l'enfouir à jamais au profond de la terre.
[Chap. 4]
Nous ne sommes jamais tout à fait les contemporains de notre présent.
[Chap. 5]
Quel est le fardeau le plus lourd, ô héros?
--ainsi interroge l'esprit courageux--
afin que je le prenne sur moi
et que ma force se réjouisse.
[Chap. 6]
A veces la patria duele tristemente, igual que una veste sucia y ardita. [Parfois, la Patrie colle tristement à la peau comme un habit sale et fripé]
[Chap. 7]
Mon pays, si la nuit t'abandonne
Que le jour se lève et que la lumière rayonne
Dis à mon chantre qu'il claironne
Nous mourrons pour toi et nous vivrons pour toi.
[Chap. 8]
Ay, Cuba, si te dijera,
Yo que te conozco tanto,
Ay, Cuba, si te dijera
Que es de sangre tu palmera
Que es de sangre tu palmera
Y que tu mar es llanto.
[Oh! Cuba, si je te disais,
Moi qui tellement te connais,
Oh, Cuba, si je te disais
Que ton palmier est fait de sang,
Que ton palmier est fait de sang,
Et tout de pleurs ton océan.]
[Chap. 9]
No habrá más poema sin la violenta música de la libertad. [Il n'y aura plus de poème sans la violente musique de la liberté]
[Chap. 10]
Ninguna ley tengo para ofrecer,
Ninguna profecia
Salvo la muerte y las revoluciones victoriosas.
[Je n'ai rien à offrir,
Pas une loi, pas une prophétie,
Que la mort et les révolutions victorieuses.]
[Chap. 11]
Navega Cuba en su mapa:
Un largo lagarto verde,
Con ojos de piedra y agua.
[Cuba navigue sur sa carte
Comme un long crocodile vert
Avec ses yeux d'eau et de pierre.]
[Chap. 12]
Camino todavía,
Pero mi propria muerte me cabalga:
Soy el corcel de mi esqueleto.
[Je marche encore,
Mais ma propre mort me chevauche:
Je suis le cheval de mon squelette.]
[p. 210]
Souvenons-nous seulement qu'il n'y eut pas, dans cette guerre de libération, un soldat comparable à Camilo.
[Chap. 13]
Que l'avion soit le Christ en croix
Ou l'ombre du crime sur Cuba,
Seul varie le sens que je donne
Au mot amour.
[p. 220]
Ne pleure pas.
Marche debout!
Il est mort le dos au vent.
Il est dans chaque nuage!
Marche debout,
Ne pleure pas!