Eugène Durif
L'étreinte, le temps.
Editions Comp'act, 1988
En divisant toujours, on cherche toujours l'être qui est unité, et on le cherche sans le trouver jamais. La compositions n'est qu'une représentation et une image trompeuse de l'être. C'est un je ne sais quoi qui fond dans mes mains dès que je le presse. Lorsque j'y pense le moins il se présente à moi, je n'en puis douter : je le tiens ; je dis : le voilà. Veux-je le saisir encore de plus près, et l'approfondir ? Je ne sais plus ce qu'il devient ; et je ne puis me prouver à moi-même que ce que je tiens a quelque chose de certain, de précis et de consistant.
Fénelon
Traité de l'existence de Dieu
[L'étreinte, le temps]
... et parfois, quand
il n'y avait plus Rien entre nous, nous nous trouvions
l'un l'autre tout à fait.
Paul Celan
La rose de personne
[Nul séjour que la langue]
Malheur à moi ! Où les prendrai-je moi
Quand ce sera l'hiver, les roses ?
Hölderlin
Milieu de la vie.
[Écorchures de la matière]
(...) Et comme je lui demandais à quoi faisait penser le mot uriner, elle me répondit : buriner les yeux, avec un rasoir, quelque chose de rouge, le soleil.
Georges Bataille
Histoire de l'œil
[D'Élégies abandonnées]
Ou parfois, je t'oublie,
mais qu'importe ! tu donnes
le désir de tes gestes,
tu viens secrètement
dans la vitesse incomprise du temps,
la lumière repoussée, ce vieil
embrasement d'été violent,
de ciel.
Roger Dextre
La terre n'est à personne
[Installés dans l'hiver]
Peut-être une mort
Et la descente douce vers l'eau
De ceux qui savent.
Gerald Neveu
Comme les loups vont au désir