Denise Boucher
Les fées ont soif
Typo 1978
Reléguée et même, pour la bonne mesure de sécurité mâle, sacrée en quelque sorte dans ses fonctions de reproductrice utile ou d’amante décorative, privée de toute spontanéité d’invention, la femme n’a jamais eu ni oreille ni voix au chapitre des penseurs, des savants, des artistes et des politiques. Jamais, avant l’avènement du féminisme. De cette ignorante silencieuse, il était facile de passer à ses aises et commodités. Certes, quelques femmes ont été entendues au cours des âges parmi le concert des proférations masculines, exceptions dont les hommes n’ont pas encore saisi le sens, lequel n’est rien moins que l’insinuation de la norme féminine.
Jean Le Moyne
Convergences 1960