Dans les choses, il y a deux principes fondamentaux: les mots qui peuvent transformer le monde et le monde qui n'a rien à voir avec les mots.

[Première partie]
... les roues, les ressorts, les mouvements sont cachés: rien ne paraît d'une montre que son aiguille, qui insensiblement s'avance et achève son tour: image de courtisan.

[Première partie]
Dans chaque individu, chaque instant a sa physionomie, son expression.

[1. L'homme positive ses faiblesses, c'est sa principale force.]
Avouer que le mensonge est une condition vitale, c'est là certes s'opposer de dangereuse façons aux évaluations habituelles, et il suffirait à une philosophie de l'oser pour se placer ainsi par delà le bien et le mal.

[2. ... Mais le corps dit tout haut ce que l'esprit pense tout bas]
C'est la raison qui fait l'homme, c'est le sentiment qui le conduit.

[2. ... Mais le corps dit tout haut ce que l'esprit pense tout bas]
Permettez donc citoyens que je vous entretienne aujourd'hui des rapports de l'étude physique de l'homme avec celle des procédés de son intelligence; de ceux du développement systématique de ses organes avec le développement analogue de ses sentiments et des ses passions: rapports d'où il résulte clairement que la physiologie, l'analyse des idées et de la morale ne sont que les trois branches d'une seule et même science qui peut s'appeler à juste titre: la science de l'homme.

[3. Le cerveau parle dans la main]
La main de l'acheteur était devenue tout à coup un personnage.

[3. Le cerveau parle dans la main]
La prochaine fois que vous douterez de la sincérité d'une personne, observez ses mains, car les mains disent la vérité.

[4. Les règles de lecture du visage et du corps]
L'homme entre en colère, il est attentif, il est curieux, il aime,il hait, il méprise, il dédaigne, il admire; et chacun des mouvements de son âme vient se peindre sur son visage en caractères clairs, évidents, auxquels nous ne nous méprenons jamais. Sur son visage? que dis-je? sur sa bouche, sur ses joues, dans ses yeux, en chaque partie de son visage.

[Deuxième partie]
Le visage est le principal des mouvements de l'âme et les gestes prennent ici le nom de mines.

[Deuxième partie]
Car la nature n'a pas seulement donné à l'homme la voix et la langue, pour être les interprètes de ses pensées, mais dans la défiance qu'elle a eue qu'il en pouvait abuser, elle a encore fait parler son front et ses yeux pour les démentir, quand elles ne seraient pas fidèles. En un mot elle a rendu toute son âme au dehors, et il n'est point besoin de fenêtre pour voir ses mouvements, ses inclinaisons et ses habitudes, parce qu'elles paraissent sur le visage et qu'elles y sont écrites en caractères si visibles et si manifestes.

[5. L'organe de beauté des cheveux]
Même un seul cheveu a son ombre.

[5. L'organe de beauté des cheveux]
Le puissant symbolisme des cheveux s'est forgé au cours de l'histoire. Cet élément de notre corps fut peut-être le plus sujet aux changements, décorations, substitutions et superstitions.

[6. Le front et les sourcils]
Chaque homme porte sur son front, à la manière d'un hiéroglyphe, l'écriture de son destin.

[6. Le front et les sourcils]
Le sourcil est la partie de tout le visage où les passions se font le mieux connaître, quoique plusieurs aient pensé que ce soit dans les yeux.

[7. Les oreilles : un réceptacle pour les mots]
Quand on considère les épreuves que doivent si souvent affronter ceux qui naissent sourds, ou le deviennent au tout débu de leur vie, on s'aperçoit que c'est la`(dans la relation existant entre le langage et la pensée) que réside le problème le plus profond et le plus fondamental.

[8. Les yeux dans les yeux]
Des yeux grands ouverts sont un signe de stupidité, le regard fixe une marque de paresse; le regard trop perçant trahit une tendance à l'emportement, le regard trop vif et trop éloquent est le regard des impudiques; le meilleur regard est celui qui dévoile un esprit tranquille et une amabilité pleine de respect. Ce n'est pas par hasard que les anciens disaient: «Le siège» de l'âme se trouve dans les yeux.

[9. Le nez pour sentir «ce qu'on ne sent pas»]
L'odorat fut le premier de nos sens, et il fonctionnera si bien que la petite protubérance de tissu olfactif au sommet du cordon nerveux se mua en cerveau. À l'origine, nos hémisphères cérébraux étaient des bourgeons sur nos tiges olfactives. Nous pensons parce que nous sentions.

[10. La bouche et les lèvres entre désir et censure]
Quand la bouche dit: OUi, le regard dit : Peut-être.

[10. La bouche et les lèvres entre désir et censure]
L'oeil et l'odorat laissent entiers; la bouche, elle, dissèque.

[11. Le menton dubitatif]
Les quadrants postérieurs représentent la partie passive, inconsciente de la personnalité, emmagasinement passif de l'imagination et de l'instinct, ce qu'on pourrait appeler un processus de nutrition, tant physique que mental.

[13. Le dos pour se sauver de trop lourds fardeaux]
Est-il jamais assez tard dans la vie, est-on jamais assez avant dans la voie pour pouvoir tourner impunément la tête vers ce qu'on a quitté?

[14. Le flanc, expression de désir du désir]
Ninon, Ninon que fais-tu de la vie?
l'heure s'enfuit, le jour succède au jour.
Rose ce soir. Demain flétrie.
Comment vis-tu, toi qui n'as pas d'amour?

[15. Les bras: nos liens, liant et déliant...]
Les bras, symboles des membres supérieurs par projection d'une partie sur le tout, assurent en premier lieu les fonctions préhistoriques d'attaque ou de défense. Il est question évidemment de la "lutte pour la vie" qui ne peut se contenter de la ceuillette des fruits et légumes. Elle tourne vite à la chasse, au rapt et à la recherche du commandement... Car ces fonctions primitives prennent vite une dimension sociale dans l'organisation de la famille et de la tribu.

[16. Les mains pour prendre et donner]
Si le pape Sixte [...] a fait une bulle contre les chiromanciens, il ne faut pas croire que l'intention de ce grand personnage ait été d'excommunier les vrais et naturels chiromanciens; autrement il faudrait croire que la même bulle excommunierait les médecins, qui ordinairement prennent beaucoup d'indices des maladies du corps par la main.

[17. Les jambes entre la fuite et le rapprochement]
Ce sont les comportements que nous apprenons au cours des apprentissages de base: propreté, marche, alimentation, sous-tendues par des structures neurologiques qui seront en plein développement. Ces acquisitions formeront une personnalité, notre style, notre silhouette, notre aisance ou notre maladresse.
La plupart du temps à notre insu, ces comportements et attitudes renseignent les autres sur les aspects de notre personne.
La motricité globale, celle de l'axe corporel et des grands segments (tronc, jambes), est le siège de ces signes corporels. D'une culture à l'autre, de la cour d'Espagne aux tribus d'Amérique du Sud, les chefs comme le roi se signalaient par un port de tête, une mesure dans les gestes, un redressement majestueux. Le corps donne à lire, met en scène, aussi bien la personnalité que le milieu dans lequel elle s'est éduquée.

Nous sommes lents à croire les choses qui nous font mal à croire.

[Épilogue : Pourquoi avoir attendu la fin du XXe siècle?]
Toute perception de la vérité est la découverte d'une analogie.