Henry Miller
Printemps noir
trad. Henri Fluchère
Folio n°671
Suis-je comme je crois être, ou comme les autres croient que je suis? Voici où ces lignes deviennent une confession, en présence de mon moi inconnu et inconnaissable, inconnu et inconnaissable pour moi-même. Voici où je crée la légende dans laquelle je m'ensevelis.
[Le 14e District]
Ce qui ne se passe pas en plein rue est faux, dérivé, c'est-à-dire littérature.
[Troisième ou quatrième jour de printemps]
Pisser chaud et boire froid, comme dit Trimalcion - parce que notre mère la terre est au milieu, ronde, arrondie comme un oeuf, et porte en elle toutes les bonnes choses, pareille à un rayon de miel.
[Un samedi après-midi]
Ceci vaut mieux que de lire Virgile!
[La boutique du Tailleur]
Toujours vif et joyeux!
Voilà ma devise!
[Jabberwhorl Cronstadt]
Cet homme, ce crâne, cette musique...
[Plongée dans la vie nocturne]
Un Coney Island de l'esprit
[Promenade en Chine]
Maintenant, je ne suis jamais seul. Au pire, je suis avec Dieu!
[Café-concert]
Maintenant le calme de Scheveningen opère comme un anesthésique.
[Maniaque mégalopolitain]
Imaginez n'avoir rien dans les mains, que votre destinée. Vous êtes assis sur le seuil des entrailles maternelles et vous tuez le temps - ou le temps vous tue. Vous êtes assis là à chanter la doxologie des choses qui vous échappent. Dehors. À jamais dehors.